Revue de l’année internationale
Par Vincent Morin
La boxe professionnelle a continué de divertir les masses en 2023 en plus d’ouvrir de nouveaux horizons : notamment aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite. Trois événements de grande envergure se sont d’ailleurs produits dans ce pays de la péninsule arabique cette année : Tommy Fury vs Jake Paul, Tyson Fury vs Francis Ngannou et Anthony Joshua vs Otto Wallin ont été les combats principaux de ces galas. Nonobstant les affrontements burlesques entre influenceurs et les chocs d’exhibition impliquant des ex-pugilistes déchus, voici la revue de l’année de la boxe internationale!
COMBAT DE L’ANNÉE
Le Combat masculin le plus spectaculaire de l’année a mis aux prises le Mexicain Jaime Munguia (42-0, 33 KO) à l'Ukrainien Sergiy Derevyanchenko (14-5, 10 KO) dans une véritable guerre, le 10 juin à Ontario, en Californie. Dans une véritable guerre, Munguia l’a emporté in extremis grâce à un coup au corps au 12e round, lui permettant d’enregistrer un compte de huit payant afin de se sauver avec une victoire par décision unanime.
Le Combat féminin de l’année a été celui entre la multiple championne du monde portoricaine Amanda Serrano (46-2-1, 30 KO) et la Mexicaine Erika Cruz Hernandez (17-2, 3 KO). Ces dernières s’en sont donné à cœur joie durant leur affrontement de championnat du monde… avec un total de 1917 coups lancés en 10 rounds…de deux minutes!
BOXEUR DE L’ANNÉE
En 2023, le Japonais Naoya Inoue (26-0, 23 KO), ex-détenteur des titres WBC mi-mouches (108 lb), WBO super-mouches (115 lb) et champion unifié des poids coqs (118 lb), est grimpé de catégorie pour unifier les quatre ceintures mondiales des poids super-coqs (122 lb).
Il a d’abord ravi les titres WBC et WBO de l’Américain Stephen Fulton (21-1, 8 KO) le 25 juillet, avant de s’emparer des championnats IBF et WBA du Philippin Marlon Tapales (37-4, 19 KO). Ces deux performances sans tache lors de chocs d’unification font d’Inoue le Boxeur de l’année.
Mention honorable à l’Américain Terence Crawford (40-0, 31 KO). Même si ce dernier n’a disputé qu’un seul duel, il a vaincu de façon si dominante son compatriote Errol Spence (28-1, 22 KO), un combattant pourtant invaincu et classé dans le top 10 livre pour livre de la planète, dans un choc d’unification des titres mondiaux WBC, WBA, IBF et WBO des poids mi-moyens (147 lb) le 29 juillet à Las Vegas, que Crawford s’est mérité la position de pugiliste #1 livre pour livre.
BOXEUSE DE L’ANNÉE
La Boxeuse de l’année est la Portoricaine Amanda Serrano (46-2-1, 30 KO) grâce à trois gains, dont un furieux choc considéré comme le Combat féminin de l’année contre Erika Cruz Hernandez, une victoire à sens unique contre la populaire new-yorkaise Heather Hardy et surtout, pour avoir disputé un premier combat féminin historique de 12 rounds de 3 minutes face à la Brésilienne Danila Ramos (12-3, 1 KO).
Serrano a du même coup fait un pied de nez à la WBC, refusant de boxer pour leur titre, puisque cet organisme de sanction ayant pignon sur rue à Mexico refuse aux femmes le droit de boxer 12 rounds de 3 minutes lors de combats de championnat, comme chez les hommes.
Mention honorable à l’Irlandaise Katie Taylor (23-1, 6 KO), qui a d’abord perdu ses ceintures unifiées des poids super-légers (140 lb) par décision majoritaire face à la Britannique Chantelle Cameron (18-1, 8 KO) le 20 mai à Dublin, avant de prendre sa revanche par décision majoritaire, 25 novembre, toujours à Dublin.
KO DE L’ANNÉE
Le KO de l’année va au gaucher japonais Junto Nakatani (26-0, 19 KO) pour sa violente main en arrière en contre-attaque sur l’Australien Andrew Maloney (26-3, 16 KO), qu’il a assommé au 12e assaut de leur affrontement de championnat du monde WBO des super-mouches (115 lb). Ce dernier a été aux prises avec d’inquiétantes convulsions après le knockout.
Mention honorable à l’Américain d’origine mexicaine Jose Valenzuela (13-2, 9 KO) pour son superbe crochet de gauche qui a étendu dans les câbles le Newyorkais Chris Colbert (17-2, 6 KO), le 16 décembre à Minneapolis, au Minnesota. Il s’agissait d’une revanche pour Valenzuela, qui avait échappé une décision unanime lors du précédent face-à-face entre les deux gladiateurs, le 25 mars à Las Vegas.
SURPRISE DE L’ANNÉE
Après avoir échappé son début professionnel, le double médaillé d’or olympique cubain Robeisy Ramirez (13-2, 8 KO) semblait avoir le vent dans les voiles, ayant accumulé 13 victoires consécutives et amassé la couronne mondiale WBO des poids plumes (126 lb) au passage.
L’étoile du groupe Top Rank, médaillé d’or des Jeux de Londres et de Rio de Janeiro, où il a vaincu l’Américain Shakur Stevenson en 2016, ne s’attendait pas à perdre sa ceinture le 9 décembre à Pembroke Pines, en Floride, face à un rival obscur avec une fiche gonflée… c’est pourtant exactement ce qui s’est produit.
Le Mexicain Rafael Espinoza (24-0, 20 KO), dont la carrière s’est déroulée exclusivement au Mexique, outre deux combats préliminaires aux États-Unis en 2014 et 2015, face à une opposition plutôt limitée, a surpris la planète en amenant Ramirez dans une guerre de tranchées où les deux hommes ont visité le tapis, avant de l’emporter par décision majoritaire.
Mention honorable à Joseph Parker (34-3, 23 KO) qui a dominé le puissant cogneur américain Deontay Wilder (43-3-1, 42 KO) le 23 décembre à Riyad, en Arabie Saoudite, pour l’emporter par décision unanime.
On peut aussi considérer la performance de l’ex-champion de l’Ultimate Fighting Championship (UFC) Francis Ngannou contre le champion du monde WBC des poids lourds Tyson Fury (34-0-1, 24 KO) en tant que mention honorable à titre de surprise de l’année. Bien peu de gens voyaient le combattant d’arts martiaux mixtes (AMM) être capable de rivaliser avec le boxeur poids lourd numéro un de la planète à son premier combat de boxe professionnelle…encore moins l’expédier au tapis et perdre une décision partagée controversée!
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